Journalisme : un localier hors pair au lycée

Le jeudi 2 mars 2017, les élèves de Littérature & Société de 2de 1 & 2 ont rencontré Stéphane Guihéneuf, le chef de la rédaction du Télégramme de Pont-l’Abbé. Suivez-les à la découverte du métier de journalisme et de l’envers du décor.

Journaliste par hasard

S. Guihéneuf n’est pas devenu journaliste par vocation. Curieusement, ce n’était pas ce métier qui l’intéressait au départ. Depuis son enfance, la géographie l’a toujours passionné : il envisageait alors de devenir professeur d’histoire et de géographie. Il s’est donc engagé dans la série B (actuelle filière ES) puis a poursuivi ses études dans une fac d’histoire-géographie et les a achevées avec un DEA (master 2) aménagement du territoire, n’ayant rien à voir avec le métier de journaliste. Stéphane Guihéneuf, a ainsi débuté sa carrière professionnelle en devenant professeur d’histoire-géographie et a d’ailleurs enseigné quelques années avant de se lancer dans le journalisme.

Stéphane Guihéneuf au lycée le 2 mars 2017

Il serait alors rentré dans le monde du journalisme par opportunité, après avoir, dans un premier temps, été correspondant (personne non salariée apportant des informations aux journaux nationaux, régionaux et locaux ou qui écrit des articles sans avoir le droit de les signer). Il est très compliqué de devenir journaliste-localier de cette manière car la plupart des nouveaux-venus dans le métier possèdent un BAC+5, dont deux années en école de journalisme.

Entre passion et contraintes

A présent, chef de la rédaction de Pont-l’Abbé, il dispose d’un statut de cadre supérieur au journal quotidien Le Télégramme. Son métier le satisfait pleinement, parce qu’il est valorisant, d’un point de vue économique (une rémunération de cadre supérieur), mais surtout grâce aux nombreux contacts qu’il permet. Souvent amené à interviewer des personnalités, plus ou moins importantes, telles que Emmanuel Macron ou Joe Cocker, il nous a confié qu’il rencontre plus d’artistes que d’hommes politiques car il travaille beaucoup sur les festivals bigoudens et à Crozon (le Bout du monde). Une des principales contraintes de sa profession vient des horaires parfois décalés quand, par exemple des événements importants doivent être couverts entre 18h et 23h, comme un incendie. Parfois même très tôt le matin comme dernièrement, lors de la venue du candidat à la présidence de la République, Emmanuel Macron, à la criée du Guilvinec.

Stéphane Guihéneuf devant les élèves de 2de 1 & 2 (groupe de littérature et société)

Un bon journaliste

Il rédige des articles d’une grande diversité : il peut aussi bien écrire sur les faits divers, la politique, la culture que couvrir les événements sportifs. Il aime cet éventail de choix auquel il est confronté. D’après lui, un bon journaliste doit être structuré, curieux, persévérant. Il doit savoir revenir à la charge aussi souvent que nécessaire pour obtenir la réponse qu’il souhaite.

La menace internet

S’il n’est soumis à aucune censure, il doit cependant respecter la charte déontologique du journalisme et ne peut diffuser de rumeurs. Il lui faut toujours vérifier l’information qu’il diffuse et, pour cela, il doit au minimum se baser sur deux sources. Il écrit, fait de l’audio, de la vidéo et de la photographie, ce qui a bien changé depuis le début de sa carrière, en 2001. En effet, à cette date-là, internet et les nouvelles technologies n’étaient pas aussi développés qu’ils ne le sont actuellement. Beaucoup de personnes pourraient penser que cela est une menace pour le journalisme puisque toutes les informations sont dorénavant mises dans l’instant sur la plupart des réseaux sociaux et autres plates-formes internet. Mais Stéphane Guihéneuf nous a fait part de sa confiance dans l’avenir du journalisme, et notamment face à internet : pour lui, le format papier n’est pas menacé. Il travaille en effet en grande partie grâce aux réseaux sociaux, où il puise son inspiration. Il possède d’ailleurs une page Facebook, un compte Twitter, Instagram et Snapchat. Selon lui, face au trop plein d’informations qui circulent, seuls les journalistes sont en mesure de démêler le vrai du faux. Nous aurons donc toujours besoin d’eux.

Scoops de l’année

Ses plus gros coups de l’année, il en est assez fier : l’annonce de la démission du maire de Pont-l’Abbé et, bien évidemment, l’histoire des lunettes de Polnareff. Un soir où il se baladait, il a eu la chance de faire cette découverte inattendue : l’image du chanteur lui est apparue à travers cette paire de lunettes blanches posées sur un arbre. La photo qu’il a prise ce soir-là a fait le tour des médias nationaux.

Photo des lunettes de Polnareff : le scoop de Stéphane Guihéneuf

Nous avons beaucoup apprécié lui poser des questions et en apprendre plus sur le métier de journaliste. Nous le remercions du temps qu’il nous a consacré pour nous faire partager sa passion.

Amélie, Axel, Blandine, Chloé, Kim, Laora, Lisa, Lucas, Marion, Mathilde, Mélanie, Nelly, Océane, Sacha, Solveig et Théo (groupe de littérature & société des 2de 1 & 2)