CNRD 2023 : trois lauréats au lycée Laennec

Retour à la normale pour le Concours National de la Résistance et de la Déportation, après plusieurs éditions perturbées par la crise sanitaire : 26 élèves du lycée Laennec se sont ainsi lancés dans l’aventure cette année encore. Avec succès, puisqu’ils ont réalisé de remarquables productions et que trois d’entre eux figurent au palmarès 2023.

C’est un thème original qui était proposé à la réflexion des élèves cette année : « L’école et la Résistance. Des jours sombres au lendemain de la Libération (1940-1945) ».

De belles productions individuelles

Loan, Faustine et Valentin ont choisi de préparer l’épreuve individuelle, consistant en une question problématisée sur les bouleversements de l’École par la Seconde Guerre mondiale, ainsi qu’en une étude de documents visant à montrer comment les étudiants et les élèves ont réagi face aux décisions de l’occupant et du régime de Vichy.

Extraits des copies du CNRD 2023

Ils s’y sont investis avec sérieux et détermination, produisant des travaux de grande qualité. "De toutes les copies que j’ai vues, c’était la meilleure, et de loin", soulignera du reste un des membres du jury du CNRD, au sujet d’un de ces devoirs, pourtant non primé. En revanche, une autre production a, quant à elle, reçu les faveurs du jury : Valentin obtient ainsi un prix. Sa copie sélectionnée pour le jury régional y a été sélectionnée pour être présentée au jury national.

Voir le palmarès du jury académique.

Valentin, doublement primé

Déjà lauréat l’an dernier, dans l’épreuve individuelle, avec une mention spéciale, Valentin avait aussi décidé de préparer l’épreuve collective, en compagnie d’Alice et de Tal-Tali. Bien lui en a pris : le trinôme figure au palmarès départemental pour une production audiovisuelle intitulée L’éducation de la révolte.

« L’éducation de la révolte », la production audiovisuelle de Tal-Tali, Alice et Valentin, primée par le jury

Ils y décrivent, notamment, l’histoire et l’engagement d’Albert Le Noane, arrière-grand-père de Valentin et membre actif de la Résistance bretonne, alors qu’il était instituteur à Saint-Gilles-Pligeaux. "C’est un honneur pour moi aujourd’hui de présenter son histoire dans ce concours qui, j’en suis sûr, lui aurait tenu à cœur. […] Son premier acte de résistance fut, lors de son stage de validation d’études, en août 1941, où lorsqu’on lui demanda de commenter l’appel du Maréchal Pétain, Albert décida de ne pas effectuer le travail."

Extrait de la production l’éducation de la révolte
Lors de la présentation du thème 2023 du CNRD à Pont-de-Buis en novembre 2022, Alain Bodivit, ancien résistant, a livré son témoignage et son message à la jeunesse. Tal-Tali, Valentin et Alice ont choisi de reprendre ses mots dans leur vidéo, tant ils résonnent encore très fort 80 ans après.

Deux autres travaux ont également retenu l’attention du jury, sans pour autant obtenir de récompense.

Lou-Ann et Argan avaient pourtant eu la belle idée d’interroger deux témoins de l’époque : "Pour réaliser notre production, nous avons recouru aux témoignages de deux personnes, M. Raymond Jaouen et Mme Yvonne Le Floc’h. Ces personnes ont toutes les deux grandi dans une petite commune du Pays bigouden dans le Finistère, Tréguennec. A l’époque Tréguennec, et la Bretagne en général, étaient assez rurales avec un mode de vie campagnard pour de nombreuses personnes. Durant la guerre, M. Jaouen et Mme Le Floc’h ont été certes touchés par les événements et les conditions de vie difficiles au quotidien, mais comme ils nous l’ont communiqué « plutôt en retrait et à l’abri comparé aux grandes villes et au nord de la France ». M. Jaouen, 84 ans, et Mme Le Floc’h, 89 ans, ont vécu une partie de leur enfance et donc de leur scolarité durant la Seconde Guerre mondiale. Durant cette période, chacun à sa façon a été marqué par des évènements plus ou moins tristes et pas faciles à vivre forcément au quotidien".

M. Jaouen et Mme Le Floc’h, interrogés par Argan

Manon et Flore, quant à elles, ont décidé de réaliser non moins qu’un court métrage, « Demain, il fera beau », à partir du témoignage de Denise Domenach. Jolie production qui aura mobilisé famille, amies, professeurs.

Demain il fera beau (extraits du court métrage réalisé par Manon et Flore)
"Ce court-métrage, et plus particulièrement l’histoire de Denise, nous ont permis de comprendre et d’en apprendre davantage sur ce qu’étaient la guerre, la résistance mais aussi la vie d’une jeune fille durant la guerre. Denise est une adolescente qui nous inspire énormément par son courage et sa détermination. Malgré son jeune âge, elle a été capable de défendre des valeurs qui lui étaient chères et de s’engager pleinement au sein de la résistance. Participer à ce concours et relever un nouveau défi nous a tout de suite beaucoup plu. Nous tenons donc à remercier très sincèrement notre cameraman et monteuse, nos acteurs ainsi que nos figurants et tous ceux qui nous ont soutenues dans ce projet et qui ont cru en nous". (Flore et Manon)

Félicitations à Alice, Argan, Faustine, Loan, Lou-Ann, Tal-Tali et Valentin pour leur engagement en faveur du travail de mémoire.

"Nous ne sommes que lycéens, et notre production n’est ni professionnelle, ni diffusée sur les grandes chaînes télévisées. Pourtant, nous espérons apporter notre pierre à l’édifice ; nous souhaitons amener la lumière sur ces héros, héroïnes, auxquels nous devons tout. Par leur courage, leur détermination et leur dévouement, nous sommes aujourd’hui un pays libre. Leurs noms méritent alors, à défaut d’être gravés sur la pierre des monuments dédiés aux morts, la postérité qui leur est due.

[Notre production audiovisuelle] est un travail de mémoire, de recherche ; c’est un devoir citoyen, que nous avons effectué avec sérieux et plaisir." (Tal-Tali, Alice et Valentin)