En ces jeudi 17 et vendredi 18 novembre, au lycée Laennec, il ne fallait pas avoir oublié les leçons d’espagnol apprises depuis des années.
Les jeunes artistes de Valparaiso (Juan Pedro - alias JOTAPE - et Magdalena - Maida K. -, peintres muralistes, ainsi que Pedro Riveros, sculpteur, invités en Bretagne par l’association Breizh Chile Rapa Nui) ne s’exprimant que dans la langue de Cervantès, les lycéens devaient mobiliser tous leurs acquis pour bien comprendre les attentes et les consignes. Grâce aux conférences organisées en guise de préambule, les élèves ont pu mesurer la diversité des enjeux de la création artistique, en particulier ceux de l’art urbain comme revendication politique.
De l’art engagé au Chili, entre 1970 et 1973, durant la période Allende, aux manifestations de 2019 et aux revendications peintes sur les murs des villes, les lycéens ont retissé, dans les pas de leurs invités latino-américains, le fil de l’histoire jusqu’à exprimer, à leur tour, sur un pan du bâtiment d’externat, une vision optimiste de l’avenir. Invitant surtout à un éveil des consciences.
Explicación :
" Conscience durable
La perception de notre propre mortalité, cette démarche est la clé pour transcender notre conscience et, en conséquence, nous conduire vers une culture durable. Nous vivons dans un monde aveuglé par l’immédiateté de la consommation, l’ignorance des coûts de nos actes, le sens de la vie passe après la volonté de produire. Déprédation et dévastation sont le miroir d’une mort que l’on n’intègre pas comme sienne et c’est pour cela que l’on ne s’intègre pas dans la nature, car c’est insoutenable. C’est une atteinte contre nous-mêmes et contre notre environnement".
"Elijo una mujer porque representa la fertilidad, y por ende la vida, que integra su conciencia que aflora : ella sosteniendo un espejo con tal refleto. Al mural lo cruza un alambre de púa, imagen del mundo humano separado de natura, la cual florece con colores vivos en el cricula, donde cuelga una llave, simbolo de la conciencia. Es un mural con elementos simples, y rápidos de ser pintados por niños, al mismo tiempo contener un sentido critico, presentado poéticamente y con belleza".
Traduction : "J’ai choisi une femme car elle représente la fertilité, et donc la vie. Sa conscience affleure, c’est pour cela qu’elle porte un miroir avec un tel reflet. Un fil barbelé traverse la fresque, image du monde humain séparé de la nature, laquelle est en fleurs, avec des couleurs vives dans le cercle et la clé suspendue, symbole de la conscience. C’est une fresque avec des éléments simples et qui peuvent être peints rapidement par des jeunes tout en transmettant un sens critique, présenté poétiquement et avec beauté".
Accompagnés d’une trentaine d’élèves volontaires, onze classes ou groupes se sont ainsi retrouvés impliqués dans le projet, se relayant au fil des deux jours. Et mêlant différentes disciplines et les trois lycées Laennec : les 2de MTNE, Ajonc, Genêt1 et Genêt2, les 1re STMG1 et STMG2, les 1re HGGSP1, ainsi, bien entendu, que les élèves de section européenne espagnol de 2de, 1re et terminale et ceux de l’option arts plastiques.
- Les dernières finitions
Ces ateliers artistiques et ces conférences étaient accompagnés d’une exposition réalisée par les élèves de section européenne espagnol, complétée par des panneaux sur le muralisme, ainsi que par la présentation de planches de BD issues de l’ouvrage de Carlos Reyes (scénariste) et Rodrigo Elgueta (dessinateur), Les années Allende.
Un beau projet fédérateur qui laissera une empreinte durable dans les mémoires mais aussi sur les murs du lycée Laennec.